
TRADUCTION
María Mercedes Carranza
Sept poèmes traduits de l'espagnol (Colombie)
Europe, revue littéraire mensuelle (France)
numéro 1105, mai 2021
María Mercedes Carranza
Cinq poèmes traduits de l'espagnol (Colombie)
journal Le Courrier (Suisse)
édition du 19 mai 2020
Extrait de « DESCRIPTION DE L'ENNEMI»
L’ennemi c’est l’air qui entre dans ta bouche,
le rêve que tu rêves seule,
les mots que tu dis et ceux que tu ne dis pas,
les regards qui partent de tes yeux,
tes pensées en je ne sais quoi,
les mains avec lesquelles tu touches
ou au moins l’idée du désir,
les pieds qui te mènent sans cap vers le désastre,
ce sont l’ennemi en veille, l’insomnie impavide
qui t’envahit par tous les pores
et tel un tumulte de fourmis rouges
t’inonde du sang de tes veines
et te laisse, maintenant pour rien, continuer à vivre.
Extrait de « MOT DU TRADUCTEUR»
Son troisième recueil paraît en 1987, Hola, soledad: un paysage de
théâtre désolé, les fenêtres donnent sur le décor, les pièces sont à
l’abandon, le vent passe et murmure. Ici devient là-bas, le passé
froisse le présent, le futur a depuis longtemps déserté la place. On
retrouve la parole si singulière de María Mercedes Carranza, ce
langage et ces objets quotidiens, cette manière de parler de soi en
évoquant l’histoire ou inversement, ce ton parfois cynique, toujours
lucide.
Raúl Gomez Jattin
Cinq poèmes traduits de l'espagnol (Colombie)
rehauts, revue (France)
numéros 46/47, mai 2021
